Je mets ce mardi le 16° billet de Pierre Escorsac qui fut diffusé sur les ondes de "Radio Coteaux". Vous auriez pu l’écouter en Pocast par internet sur le site "Radio Coteaux" à la rubrique" c'est déjà lundi" "Radio Coteaux" 104,5 et 97,7!
Je pense que ce billet va vous inspirer quelques réactions que vous ne manquerez pas de placer ici en commentaire. Ce propos reste toujours d’actualité!
Je remercie ce journaliste qui m’a aimablement autorisé à le diffuser sur mon blog. Je me demande comment je dois illustrer ces propos? Après réflexion j’ai retenu ces quelques photos !
Avec Jean-Michel Baylet, nous venons de célébrer les 150 ans d'une grande Dame de la presse française : « La Dépêche du Midi ». Un journal d'un siècle et demi, c'est tout simplement un trésor. C'est comme un grand élixir de l'Histoire de l'humanité. Le grand âge, le bel âge me direz-vous ? Oui, le bel âge. Celui devant lequel on s'incline avec respect. Le respect que l'on doit aux personnes âgées, à nos aînés, à nos anciens. A ceux dont on dit qu'ils bénéficient du fameux privilège de l'âge. L'un des rares privilèges qui ait échappé à la nuit égalitaire du 4-août 1789 !
En Afrique, où les personnes âgées sont protégées, choyées, considérées, vénérées, on dit que lorsqu'un Africain meurt, c'est une bibliothèque qui disparaît. On sait combien la vieillesse est porteuse de savoir et de sagesse.
Certains prétendent que si on veut savoir comment une société fonctionne, il faut regarder comment elle traite ses vieux. Sommes-nous sur ce point si exemplaires ?
On peut raisonnablement se poser la question quand on voit qu'une certaine mode est au jeunisme, quand ce n'est pas au dégagisme. Quand on voit la situation dans certains Ehpad où tout n'est pas rose. Quand on se demande comment on va faire face à la dépendance, à l'isolement, au repli, à la marginalisation de personnes coupées de l'organisation sociale.
On peut se poser la question de la place des personnes du troisième ou du quatrième âge dans notre société , quand, en période de crise sanitaire, on envisage un moment de confiner les populations dépassant une limite d'âge.
Les retraités se sentent parfois à part. Inutiles et improductifs. Tout juste si on ne leur dit pas qu'ils n'apportent rien, alors qu'ils vivent bien.
Où est donc l'âge d'or des générations dorées ? Est-il si difficile de maintenir le lien entre les générations ? De bâtir des solidarités sur le ciment qui doit unir les jeunes et les moins jeunes ?
Une société est un ensemble, une entité humaine et pas une superposition de classes d'âge qui s'ignorent. Quitte à devenir antagonistes.
Le grand âge doit être vu comme une richesse, pas comme une charge. Il doit être perçu comme un bonheur, une avancée, un progrès scientifique quand on voit l'espérance de vie s'allonger.
Les 150 ans de « La Dépêche » témoignent avec éclat de la force de l'âge. Ils symbolisent en quelque sorte tous les apports du quotidien dans la construction de l'Histoire. Page par page. Témoignage après témoignage. Récit après récit.
Le journal concrétise, par l'héritage de la pensée qu'il nous lègue, le vécu des hommes et des femmes qui ont marqué leur époque.
Alors, on comprend bien que loin d'être un handicap, l'âge est une chance. Les souvenirs, la mémoire des aînés sont des pépites. Si la valeur n'attend pas le nombre des années, les années contribuent à donner de la valeur au temps.
Et si, au bout du compte, en pensant aux vieux, aux anciens, aux aînés, on dégustait, en levant bien haut nos verres, un armagnac « hors d'âge » ?