C'est le jour de l'histoire ! Mais j'avoue que ce fut fertile en événements inattendus! Heureusement que j'avais programmé mes articles du début de semaine ! Dimanche j'ai effectué le trajet Toulouse Le Barcarès allé puis retour ; total 400km ! Le lundi je trouve un électricien qui me donne rendez vous le mardi à 11 heures. Et là surprise, la panne électrique générale est détectée, on m'a résilié le compteur ! Qui ? L'E D F ! Incroyable mais vrai ! On téléphone, impossible d'avoir une personne compétente, car le robot tourne en rond ! Nouvelle tentative à 14 heures ; enfin un agent compréhensif et attentif au bout du fil qui nous certifie que nous avons bien demandé de clore notre abonnement : erreur fatale car nous n'avions rien sollicité de tel ! Nous avons parlementé plus d'une heure au téléphone. Et enfin on nous a rétabli le courant électrique à 16 heures 30. Cette mauvaise plaisanterie nous coûte près de 200 euros ! Et pour conclure, ce n'est pas nous dit-on la faute d'E D F !
Moralité on peut sans votre demande couper votre compteur, vous subissez les préjudices et vous êtes taxé ! Avez-vous connu une telle aventure? Dans cette situation avez vous demandé réparation et comment avez vous procédé ?
Après ce triste préambule, passons au thème du jour, c'est l'histoire écrite par mon ami Gérard que je remercie très chaleureusement pour son aimable coopération.
Meurtre à la librairie
Les tables de présentation des livres, il avait été facile de les pousser : elles étaient montées sur des roulettes. Ce sont les murs qu’il aurait fallu pouvoir déplacer… Une fois encore, plus de quatre-vingts personnes, des habitués et des nouveaux venus, s’étaient serrées dans la boutique pour la rencontre avec l’autrice, une virtuose du suspense et du frisson.
Avant d’éteindre la dernière lumière et de refermer la grille, Oscar, l’un des coopérateurs qui animent la librairie aux côtés des libraires, effaça d’un dernier coup de balai les ultimes miettes du traditionnel apéro qui prolonge les échanges. Puis il alla ranger pelle et balayette dans le cagibi-toilettes. À sa grande surprise, la porte était verrouillée. «Oups, on a failli oublier quelqu’un à l’intérieur...» Il appela, tapa contre le battant : «Y a quelqu’un ?» Il entendit seulement un faible râle. Dans la demi-obscurité, il crut apercevoir sous la porte, un minuscule filet d’un liquide brunâtre. «Venez voir ! Vite», cria-t-il à l’intention des quelques attardés qui finissaient sur le trottoir de commenter la soirée.
Ces quelques attardés, trois en réalité, s’empressèrent de se précipiter dans la librairie. De l’intérieur, surgirent aussi la présidente de l’association, Odile Campredon et l’autrice, Olivia de Maguelon, qui discutaient de la réussite de la séance de dédicaces et des suites à donner. Oscar, complètement affolé, expliqua en bafouillant qu’il y avait un liquide brunâtre et des râles qui sortaient du cagibi-toilettes. «Oscar, calmez-vous et dites-nous!». Plutôt que de continuer à bafouiller, il amena le petit groupe, finalement cinq personnes, devant la porte verrouillée du cagibi-toilettes. Chacun alluma son portable, ou plutôt la torche, et ces rayons lumineux se projetèrent sur la porte et sur le filet de liquide brunâtre qui devint rougeâtre sous l’éclairage.
«Au moins, ne touchez à rien!», s’exclama l’autrice, Olivia de Maguelon, experte qu’elle était en romans à suspense. «Il ne faut pas laisser nos empreintes sur la porte» alors qu’Oscar s’apprêtait à forcer la porte du cagibi-toilettes. «Il faut rester calmes et appeler la police».
La présidente pianota le 17 sur son smartphone et bafouilla qu’il y avait eu un crime dans la librairie et qu’il fallait qu’ils viennent. «On arrive». Et quelques minutes plus tard, retentit dans la rue de la Cavalerie une sirène stridente et le bruit d’un dérapage plus ou moins contrôlé. Surgirent du véhicule trois policiers, mains sur le flingue, en hurlant : «Que personne ne bouge ! À genoux, contre le mur, mains sur la tête!». Ce fut un moment que pas un des protagonistes n’oubliera et ils obéirent en désordre. «Qui a vu ou entendu quelque chose ? ». Notre brave Oscar, complètement perturbé, leva une main tremblante et essaya de dire ce qu’il avait vu et entendu : un filet de liquide brunâtre sous la porte et des râles derrière. Le chef du commando policier braqua sa torche sur la porte, vit le liquide et entendit les râles. Avant toute chose, il commanda à son adjoint : «Tu relèves les empreintes sur la poignée de la porte et tu fais pareil avec les mains des protagonistes, et tant que tu y es, tu prends un échantillon de salive pour comparer avec des traces d’Adn sur la porte».
Ces investigations faites, ne restait plus qu’à ouvrir la porte du cagibi-toilettes pour découvrir le cadavre qui râlait encore (il ne devait pas être tout à fait mort). Le technicien policier utilisa un tournevis permettant d’ouvrir la porte sans la dégonder ou la briser menu. L’autrice avait un léger sourire au coin des yeux.
Porte ouverte. Balayage de la torche dans le cagibi-toilettes. Pas de cadavre visible. Seulement un filet de liquide devenu rougeâtre («Tu en prends un échantillon pour le labo»), et, sur l’abattant des toilettes, un smartphone d’où sortaient ces râles intempestifs ! Mais de cadavre, point !
Pendant tout ce temps plutôt bouleversé, notre amie Olivia de Maguelon, l’autrice à succès, avait pris dans son sac un petit carnet de moleskine noire sur lequel elle traçait des signes cabalistiques, ou du moins ce qu’Oscar, placé juste derrière elle, pouvait distinguer. En se tordant le cou, et en évitant de se faire remarquer par la gent policière qui avait envahi le cagibi-toilettes, prenait des photos et des prélèvements divers et variés, Oscar se rendit compte que notre autrice écrivait en sténo et noircissait page après page (il se souvenait de sa tante secrétaire qui utilisait cette écriture).
Dans le cagibi-toilettes, les investigations avançaient, mais rien de nouveau sous le soleil, ou plutôt sous la torche. Le smartphone continuait à émettre ses râles, même après avoir été placé dans un sac pour analyse au labo. Les policiers avaient bouleversé tout l’intérieur, cherchant un élément du cadavre présumé, mais rien à se mettre sous la torche. Pour s’occuper un peu en attendant le retour du liquide brunâtre du labo où un des policiers avait apporté un échantillon en extrême urgence, le chef entreprit de prendre les identités des protagonistes qui n’en menaient pas très large et de prendre tout ce beau monde en photo. Au bout d’un temps qui parut interminable, on attendit une sirène, un dérapage plus ou moins contrôlé : c’était l’échantillon de liquide brunâtre qui revenait du labo. Résultat : du sang de lapin domestique!
Et les bruits de râles désespérés du futur cadavre? Le technicien expliqua que c’était une séquence enregistrée dans le smartphone et déclenchée à distance.
«Bon, vous la présidente de la librairie et vous le factotum, vous passez demain au commissariat pour votre déposition».
Et notre sympathique Olivia de Maguelon continuait à sourire et à sténotyper sur son petit carnet de moleskine noire…
Elle se mit face aux autres personnes et dans un grand sourire : «Je vous remercie d‘avoir été les acteurs involontaires de la mise en scène d’un crime pour mon futur livre de suspense et de frisson».