Il n’est pas exceptionnel, lorsque l’on se promène dans les rues de nos villes ou à travers les campagnes, d’être le témoin de scènes de vie qui révèlent, avec une évidence parfois surprenante, que la France est en pleine mutation. Ces instants, à la fois anodins et symboliques, dessinent le visage d’une société en mouvement, où les traditions se mêlent aux innovations, et où les habitudes d’hier cèdent peu à peu la place aux réalités de demain.
On peut ainsi observer, dans un quartier populaire, des commerces de proximité qui se transforment en épiceries bio ou en espaces de coworking, reflétant l’évolution des modes de consommation et de travail. Les terrasses de café, autrefois réservées à une clientèle locale, accueillent désormais des touristes du monde entier, témoignant de l’attractivité croissante de la France et de sa diversité culturelle. Les écoles, quant à elles, voient leurs cours de récréation s’animer de langues et de jeux venus d’ailleurs, illustrant la richesse d’un melting-pot qui redéfinit l’identité nationale.
Même les paysages ruraux ne sont pas épargnés par ces changements : les champs, autrefois dédiés à une agriculture traditionnelle, accueillent désormais des panneaux solaires ou des éoliennes, signes d’une transition écologique devenue incontournable. Les places des villages, autrefois animées par les marchés hebdomadaires, deviennent parfois des lieux de débats citoyens ou d’initiatives solidaires, révélant une citoyenneté plus active et engagée.
Ces scènes, aussi variées qu’elles soient, rappellent que la France n’est pas un musée figé dans le temps, mais un pays vivant, en perpétuelle réinvention. Elles invitent à réfléchir sur ce que nous voulons préserver de notre héritage, tout en accueillant avec curiosité les transformations qui façonnent notre avenir collectif.
Oui ! Certains de mes lecteurs vont dire que je vois l'évolution dans un sens très positif, mais bien sûr, j'aurai pu l'écrire en négatif, mais je suis et reste optimiste pour notre avenir commun.
Le texte qui va suivre est celui que j'aurais écrit pour un journal local si j'avais été journaliste ! « Accro au téléphone portable ! »
Au Barcarès, le soleil baignait la promenade en bord de mer d’une lumière dorée, et une brise légère apportait avec elle les effluves salées de l’océan. Autour de moi, des familles, des joggeurs et des promeneurs semblaient tous savourer ce moment de calme, comme si le monde avait décidé de ralentir pour quelques heures.
C’est dans ce décor presque idyllique que j’ai remarqué une dame, pédalant avec une sérénité déconcertante. Elle tirait derrière son vélo une petite remorque, spécialement conçue pour transporter un enfant. À l’intérieur, un tout-petit, probablement âgé de quelques mois à peine, semblait observer le paysage avec une curiosité innocente. La scène était touchante : une mère attentive, un enfant en sécurité, et cette impression de douceur qui émanait de leur complicité silencieuse.
Je m’étais arrêté un instant pour contempler la mer, quand mon regard a été attiré par un homme d’une trentaine d’années, qui arrivait et qui donnait l'impression de suivre cet équipage !
Il pédalait avec une énergie presque frénétique, mais son attention n’était pas sur la route. Non, il était rivé à l’écran de son téléphone portable, qu’il tenait d’une main tout en essayant maladroitement de diriger son vélo de l’autre. Son visage, crispé par la concentration, trahissait une forme d’urgence, comme s’il était en train de régler une affaire de la plus haute importance.
Et puis, ce qui devait arriver arriva. Je pense que vous avez déjà deviné la suite de l'action qui logiquement allait suivre .
Dans un bruit de métal qui grince et de pneus qui dérapent, l’homme percuta de plein fouet la remorque de la dame. Son vélo se coucha sur le côté, et lui-même s’étala sur le sol avec une maladresse presque comique. Mais ce n’est pas sa chute qui le mit en colère. Non, ce fut le sort réservé à son téléphone : l’appareil glissa de sa main et atterrit violemment sur le bitume, la vitre se brisant en une toile d’araignée de fissures.
L’homme se releva d’un bond, le visage rouge de colère. Il se mit à gesticuler, à crier, comme si le monde entier lui avait joué un mauvais tour. « Regardez ce que vous avez fait ! » lança-t-il à la dame, qui, stupéfaite, n’avait même pas eu le temps de réagir. Elle tenait toujours le guidon de son vélo, les yeux écarquillés, tandis que l’enfant, visiblement choqué par le bruit, se mit à pleurer.
Autour d’eux, quelques passants s’étaient arrêtés, interloqués par la scène. Certains semblaient amusés, d’autres indignés. Moi-même, je restai un instant sans voix, partagé entre l’envie de rire de l’absurdité de la situation et une forme de tristesse face à cette illustration parfaite de notre époque : un homme plus préoccupé par son écran brisé que par le fait d’avoir failli blesser un enfant.
La dame, après s’être assurée que son enfant allait bien, tenta de calmer l’homme, mais celui-ci, toujours aussi furieux, continuait de fulminer contre « ce foutu téléphone » et « cette route mal conçue ». Finalement, il ramassa son vélo et s’éloigna en maugréant, laissant derrière lui une atmosphère lourde de questions.
Cette scène, aussi brève qu’elle fut, m’a marqué. Elle m’a rappelé à quel point nous sommes parfois aveugles à ce qui nous entoure, absorbés par des écrans qui captent notre attention au détriment du monde réel. Et surtout, elle m’a fait réaliser que, parfois, il suffit d’un instant d’inattention pour que l’absurde devienne réalité.
Et toi qui viens tranquillement de lire ce petit texte, as-tu déjà été témoin d’une scène qui t’a fait réfléchir sur notre rapport au monde et à la technologie ? Je suis sûr qu'en faisant un petit effort de mémoire tu vas trouver un événement semblable !

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