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Histoire : la fleur, le papillon et l'abeille !

par Gabray 31 24 Octobre 2025, 12:00 Abeille, Fleurs

Ce matin, alors que le soleil caressait doucement les coins ombrés de mon espace vert, je me suis arrêté devant mes rudbeckias. Leurs pétales jaunes, aussi éclatants que des éclats de lumière, dansaient sous la brise légère, comme une mer de soleil captée dans un coin de terre. Ces fleurs, robustes et généreuses, attirent depuis l’aube une foule d’insectes affairés, chacun venu chercher sa part de festin. Les abeilles, infatigables butineuses, y vont de leur bourdonnement grave, tandis que des syrphes, plus légers, se posent avec une grâce presque timide.

Soudain, un papillon s’est invité. Grand, aux ailes ourlées de motifs délicats, il s’est posé sur une fleur avec une lenteur presque solennelle. Puis, d’un geste presque théâtral, il a refermé ses ailes, s’immobilisant comme pour savourer l’instant. J’ai retenu mon souffle, fasciné. Que faisait-il là, exactement ? Venait-il, comme moi, admirer la beauté simple de ces corolles dorées, ou était-il simplement en quête du nectar sucré qui perle au cœur de chaque fleur ? Peut-être rêvait-il, qui sait, à des jardins lointains, à des vols audacieux au-dessus des champs, ou à la douceur d’un été sans fin.

L’imagination, cette compagne fidèle, s’est emparée de moi. Et si ce papillon était un ancien acrobate, comme Jeannot et moi dans notre jeunesse, venu se reposer après une série de loopings dans l’air chaud ? Ou un poète, méditant sur l’éphémère, comme je le fais souvent en observant mes cyclamens s’épanouir chaque septembre, ou en feuilletant les photos de mes expositions préférées au Barcarès ? Peut-être était-il tout simplement un gourmand, profitant d’un repas bien mérité après une matinée de vol.

Je me suis surpris à sourire. La nature, décidée à ne jamais nous livrer tous ses secrets, nous offre ces instants où le réel et le rêve se mêlent. Un cliché mental s’est formé dans mon esprit : celui de ce papillon, immobile sur sa fleur, comme une image figée, une photographie que je n’aurais même pas besoin de développer pour en garder la trace. Car certaines scènes, certaines lumières, s’impriment directement dans la mémoire, plus vivaces que sur le papier glacé.

Et puis, il y a cette question qui me traverse souvent, surtout depuis que j’écris mes souvenirs : que pensent-ils, ces petits êtres ailés, de notre monde à nous, les humains ? Nous qui courons, qui bâtissons, qui nous inquiétons… Eux, ils semblent savoir l’essentiel : prendre le temps, goûter l’instant, et s’envoler quand le vent le leur murmure.

Je me suis approché doucement, comme on s’approche d’un mystère. Le papillon n’a pas bougé. Peut-être sentait-il que, derrière mon regard, il n’y avait ni menace ni curiosité indiscrète, mais simplement l’envie de partager, ne serait-ce qu’un instant, la magie de ce matin d’automne. Puis, d’un battement d’aile, il a repris son envol, laissant derrière lui une fleur qui continuait de danser, et un jardinier un peu plus léger, le cœur rempli de ces questions sans réponses qui rendent la vie si précieuse.

Réflexion faite, je me suis surpris à imaginer que ce papillon élégant avait peut-être un rendez-vous galant. Juste à côté, sur une fleur voisine, une abeille s’était posée, affairée et méthodique, ses pattes poussiéreuses de pollen. Les rudbeckias, décidément, ne sont pas seulement des étoiles jaunes dans mon coin de verdure : ce sont de véritables salons mondains où se croisent les destins ailés du quartier. Qui sait ? Peut-être était-ce une rencontre secrète, un bal masqué où le papillon, paré de ses plus beaux atours, venait courtiser sa belle en lui offrant une danse aérienne, entre deux gorgées de nectar.

L’idée m’a amusé : un papillon amoureux d’une abeille, c’est un conte de fée moderne, une histoire que même les frères Grimm n’auraient pas osé inventer. Lui, tout en légèreté et en couleurs, virevoltant comme un poète ivre de lumière ; elle, laborieuse et précise, reine d’un royaume invisible où chaque grain de pollen compte. Comment pourraient-ils s’entendre, lui qui plane au gré du vent, elle qui suit le rythme immuable de la ruche ? Et pourtant, dans ce jardin, sous ce ciel d’automne, tout semble possible. Les rudbeckias, complices, balancent doucement leurs têtes dorées, comme pour chuchoter : "Allez, osez !"

Mon imagination, décidément infatigable, s’emballe. Je les vois déjà, le papillon faisant la roue autour de l’abeille, tentant de l’impressionner par des vols en spirale, tandis qu’elle, pragmatique, continue son travail sans un regard. "Voyons, monsieur, je n’ai pas le temps pour vos folies !" lui dirait-elle, si elle pouvait parler. Mais lui, insistant, reviendrait chaque jour, se posant un peu plus près, espérant un signe, un battement d’aile complice. Et moi, spectateur discret, je serais là, mon appareil photo à la main – ou simplement mes yeux grands ouverts –, pour saisir l’instant où, peut-être, elle daignerait enfin lever les antennes vers lui.

C’est drôle, comme la nature nous offre ces scènes qui ressemblent à des fables. Quand j’étais enfant, Jeannot et moi inventions des histoires bien moins poétiques en nous suspendant à la barre fixe du parc. Aujourd’hui, ce sont les insectes qui m’inspirent. Et si j’écrivais ce conte ? "Le Papillon et l’Abeille", une histoire où la passion triomphe des différences, où la légèreté rencontre la persévérance, et où le jardin devient le théâtre d’une romance improbable. Après tout, n’est-ce pas ce que font les contes : nous rappeler que la magie existe, même dans les choses les plus simples ?

Je souris en observant la scène. L’abeille s’envole, indifférente, et le papillon, un peu désorienté, se pose sur une autre fleur. Peut-être était-ce seulement une pause, un hasard. Ou peut-être que demain, il reviendra. Qui sait ? Les rudbeckias, eux, continuent de danser sous le vent, gardiens silencieux de ces secrets éphémères. Et moi, je reste là, à me demander si, quelque part entre leurs pétales, une histoire d’amour est en train de s’écrire.

 

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commentaires
C
Superbes photos et belle histoire. Bonne journée . Amitiés cordiales
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B
bonjour Gabray , ah oui superbes les fleurs et les visites avec le papillon waouh j'aime et l'abeille également ! merci pour ce beau texte qui accompagne !!! belle semaine a +
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E
Bonjour Gabray. Merci pour ce très joli conte, texte et photos à l'appui. Bonne journée
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R
Merci pour tout ce jaune qui éclaire ta page <br /> Bone journée<br /> Rose 🌹
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T
Bonjour, <br /> On n'a plus de fleurs alors plus d'abeille<br /> Le temps est superbe mais il fait frais alors on reste au chaud.<br /> Le Tiot est content en football LENS a battu Marseille .<br /> J'espère que tout va bine chez vous.<br /> BON DIMANCHE<br /> Bonne semaine<br /> Tiotte et Tiot
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A
Merci pour cette agréable histoire . Bravo pour tes jolies photos ! Bonne soirée mon ami . Cordialement
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E
Bonjour Gabriel. C'est une belle histoire et magnifiquement racontée. Les photos sont magnifiques avec ces fleurs, beignées de soleil et tout ça me donne vraiment un petit vague à l'âme car chez nous c'est très froid. Tu as de la chance d'observer ce genre d'insecte. Pour le papillon c'est un tabac d'Espagne. Je te remercie pour ces jolis clichés qui réchauffent un peu le cœur. Merci aussi pour ta fidélité. <br /> Je te souhaite un bon week-end.<br /> Bien amicalement, Emile.
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S
Belle histoire et belles photos, j'aime beaucoup voir les insectes sur les fleurs.<br /> Amitiés
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A
Très agréable à lire ton histoire , j'ai adoré : bonne imagination !<br /> Je te souhaite de passer un très agréable week-end . Amitiés
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Y
Superbe ton histoire ! Amitiés
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