Chaque année, à la même époque, mon néflier du Japon s’éveille en douceur pour offrir sa floraison discrète mais touchante. Les fleurs, petites et blanches, presque timides, ne rivalisent pas avec l’éclat des roses ou des camélias. Pourtant, elles ont leur charme : elles s’accrochent aux branches comme des perles délicates, formant des grappes légères qui dansent au gré du vent. Leur parfum subtil, à peine sucré, se mêle à l’air frais d’octobre, annonçant la fin de l’été et le début d’une nouvelle saison.
Je les observe avec attention, ces grappes florales qui parent l’arbre d’une élégance sobre. Elles ne crient pas leur beauté, mais elles décorent les rameaux avec une grâce qui me touche toujours. C’est un spectacle modeste, presque intime, comme un secret partagé entre l’arbre et moi.
Ces fleurs promettent déjà les nèfles à venir, ces fruits étranges et savoureux qui mûriront lentement, défiant le froid. J’espère que les gelées précoces ne viendront pas briser leur promesse. Chaque année, c’est la même attente, le même espoir de voir ces bourgeons résister aux caprices de l’hiver. Les nuits froides s’annoncent, et je me prends à surveiller le ciel, à guetter les premières gelées qui pourraient menacer cette fragile abondance.
Le néflier, lui, semble imperturbable. Il a l’habitude de ces défis, et ses branches solides portent avec patience l’espoir des futures récoltes. Je me surprends à lui parler, comme on encourage un ami : « Tiens bon, cette année encore, tu nous offriras tes trésors. »
Et puis, il y a cette magie de l’automne, où la nature se prépare au repos tout en offrant ses derniers cadeaux. Mon néflier, avec ses fleurs discrètes, me rappelle que la beauté ne se mesure pas toujours à l’éclat, mais aussi à la persévérance et à la douceur des cycles qui se renouvellent.

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