Je pense que vous allez lire avec plaisir sur ce blog ce 2° billet de Pierre Escorsac diffusé sur les ondes de "Radio Coteaux".
On peut écouter en Pocast par internet sur le site "Radio Coteaux" à la rubrique" c'est déjà lundi" "Radio Coteaux" 104,5 et 97,7!
Je mets d’une manière aléatoire les billets qui sont déjà parfois anciens mais restent encore d’actualité. J’espère que celui-ci et les suivants vont vous inspirer quelques réactions. C’est tous les mardis que vous aurez un nouveau billet.
Je remercie ce journaliste qui m’a aimablement autorisé à le diffuser sur mon blog que vous auriez pu écouter : ici vous avez le plaisir de le lire.
« Aimer la liberté par-dessus tout ! ». Vous savez qui a dit ça ? Un génie de la musique, Ludwig van Beethoven. Et bien, quand j'entends certains propos, quand je vois certaines attitudes, je me rends compte que cette proclamation de l'illustre compositeur s'impose encore plus fortement de nos jours. Sans aucune fausse note...
Dernier exemple : je prends la position de Dupond-Moretti par rapport aux anti-chasseurs, qu'il qualifie « d'ayattolahs de l'écologie ». L'avocat et actuel Garde des sceaux, dans la préface d'un livre du président de la Fédération de chasse, s'en prend sans se masquer, aux défenseurs extrémistes de la cause animale qu'il qualifie « d'illuminés et d'intégristes ».
Tollé chez les « bien-pensants ». Mais comment celui qui fut une grande gueule des prétoires et qui est aujourd'hui en responsabilité ministérielle, peut-il tenir de tels propos, s'indignent les tenants de la cause ?
Et pourquoi pas ? Après tout, il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Mais voilà, c'est compter sans le politiquement correct, cette hypocrisie institutionnalisée qui obère la pensée et nivèle le débat par le bas.
On a trop souvent laissé le champ libre aux diktats de ces groupes de pression, de ces minorités agissantes qui ne représentent qu'elles-mêmes et qui voudraient imposer leur point de vue au plus grand nombre. Voyez les anti-foie gras, les anti-corrida, les « anti-tout ».
A ce propos, il y a une remarque récurrente qui me hérisse : « Ce que l'on pouvait dire, faire, écrire il y a 20 ans, on ne pourrait plus le faire aujourd'hui ».
Vous appelez ça le progrès, vous appelez ça une avancée culturelle, vous appelez ça une évolution intellectuelle, une ouverture d'esprit ?
Mais bon sang, la liberté de penser ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
Et je pose la question : Face à la pensée unique, où est donc la pensée critique ?
Je rappelle tout de même l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme :
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Voilà, c'est clair. Entre la liberté et l'abus, il y a de la marge. Il y a de quoi dire. Il y a tout ce que les hommes et les femmes peuvent apporter comme idées nouvelles avec la richesse de leur jugement et la force de leur engagement. Il y a tout un patrimoine intellectuel qui ne demande qu'à s'exprimer.
Enfin, face aux intolérances de tout poil, faut-il que je convoque la phrase célèbre de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».
Penser soi-même et oser dire ce que l'on pense, voilà une respiration de l'esprit indispensable à notre « vivre ensemble ». A notre parler ensemble. A notre avancer ensemble.
« Le danger de croire à la pensée universelle, c'est d'abandonner nos pensées individuelles pour se soumettre à une pensée unique », met en garde Serge Zeller, face au risque d'un prêt à penser, formaté, aseptisé, étriqué, cadenassé.
Le débat républicain, l'exercice de la démocratie, c'est l'affaire de tous au nom de la liberté.
Alors, penseurs, philosophes, porteurs d'idées, éclaireurs, défricheurs d'avenir, réveillez-vous ! Ne craignez pas de créer, d'affronter le vrai débat, même s'il dérange. Surtout s'il dérange...
Les quatre vérités sont toujours bonnes à dire surtout si elles écorchent les oreilles de ceux ou de celles qui ont fait de l'intolérance leur fonds de commerce.